LE CHASSE MAREE MAI 2016
N O U V E L L E S
ASSOCIATIONS
Les amis du MH Tarzan L’histoire de Tarzan est un vrai roman. Cette goélette d’inspiration napolitaine, gréée en mistic – les deux voiles ayant un court guindant – est lancée à Sfax en 1950 et armée à la pêche aux éponges. En juillet 1957, au moment de l’abolition de la monarchie, elle quitte la Tunisie en catimini avec cinq autres goélettes de pêche, leurs armateurs fuyant avec femmes et enfants le régime d’Habib Bourguiba. Après s’être rendu en Italie, le Tarzan longe les côtes françaises et s’amarre à Sète, où sa présence déclenche la fronde des pêcheurs locaux, qui craignent la concurrence de ce navire puissamment motorisé. Il est toutefois réarmé à la pêche en 1962 avec un équipage de pieds-noirs rapatriés d’Algérie. Désarmé en 1980, il passe aux mains d’un plaisancier, qui l’arme en navire d’utilité collective (nuc). Il est alors basé à Canet-en-Roussillon. C’est là que William Chérino le découvre. L’ancien patron de Soliman – un caïque exploité en classe de mer au départ de Sète – ne résiste pas au charme de Tarzan et l’acquiert. Le 26 octobre 2006, il est inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques. Long de 21 m (33 m hors tout), large de 4,50 m, calant 2 m, il déplace 45 tonnes. Il est à cette époque encombré d’une imposante timonerie, gréé en ketch et doté d’un moteur Baudouin DNK6 de 160 ch. L’intention de Willian Chérino est de le remettre dans son état d’origine avec son gréement de goélette mistic. En décembre 2012, le bateau est convoyé à Locmariaquer où il va hiverner pendant trois ans sur le terre-plein du chantier Ar Vag, le temps de lui donner un nouveau statut. William Chérino crée alors l’association des Amis du Tarzan, structure dont il devient le président et à laquelle il cède la propriété de son bateau pour un euro symbolique. Finalement, un accord est passé avec le chantier de Guip qui a expertisé la coque et va procéder à sa remise en état. Et pour aider au financement de ces travaux, l’association a lancé une souscription en lien avec la Fondation du patrimoine. La coque a ainsi pu être convoyée à Brest le 22 mars dernier et sera exposée avec d’autres Monuments historiques lors des fêtes maritimes de juillet. • Les Amis du Tarzan, Le Cayla 2, Avèze 30120. <william.cherino@yahoo.fr> Fondation du patrimoine Languedoc Roussillo<fdplanguedoc@wanadoo.fr>Fondation du Patrimoine LR et Bon de Souscription
BATEAU ECOLE MH TARZAN
34200 SeteDescriptif
Nature des travaux
Partenaires
Le MH Tarzan au chantier du Guip ce 21 mars 2016
Opération « carénage » du 27 au 29 novembre
Cet événement sera la consécration d'une année de travail intensif depuis le sauvetage à Canet en Roussillon et le convoyage pour Sète puis jusqu'à l'inscription aux monuments historiques en passant par la révision du moteur. A la faveur de ce nouveau week-end, "le Tarzan" devra recevoir une couche de peinture sur l'ensemble de la coque ainsi qu'un traitement pour la sous-marine et l'anode. Encore une fois nous avons besoin de tous les Amis du Tarzan pour finaliser la préparation du bateau. L'hospitalité étant le maître mot sur les différents événements, nous vous assurons le gîte, et 2 repas par jour avec l'apéro compris bien sûr...
« Le Tarzan » a été inscrit le 23 octobre 2009 aux monuments historiques
- une note de synthèse comprenant une fiche technique et une fiche historique ainsi que des photos du bateau; Dossier TARZAN
- une note sur les ressources consultées, extraits et dépouillement: RESSOURCESbis
- les roles d'équipage du bateau rôles d'équipages .
Du quai François-Maillol au quai de la République
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Un article dans Midi Libre
Un article dans « Midi Libre » lundi 24 novembre
Article est paru Lundi 24 novembre dans "Midi Libre".
William Chérino a repris la barre du "Tarzan
Édition du lundi 24 novembre 2008
Le Tarzan a quitté le port de Canet à 9 h 30, le 25 octobre. William Chérino a hissé les voiles et mis le cap sur Sète. Deux jours et demi plus tard, le Saint-Clair pointait à l'horizon. Le nouveau propriétaire de ce bateau de légende s'est alors laissé « happer par la ville ». « Il était minuit. J'arrivai chez moi. J'ai ressenti une émotion extraordinaire. Pendant quatre heures, le Tarzan s'est approché lentement du port. » Sur un nuage, William Chérino a savouré chaque minute de ce moment quasi-irréel et ce n'est que le bruit de l'ancre s'enfonçant dans l'eau qui l'a sorti du rêve.
Juste avant, il avait eu le temps d'apercevoir l'image de sa mère, qui fut jadis gardienne du phare. Un demi-siècle après avoir franchi le môle pour la première fois, après avoir vécu des aventures marines que n'auraient pas reniées Kessel et Monfreid, le deux-mâts revenait donc à Sète en catimini pour débuter une nouvelle vie.
Et ce n'est pas étonnant de retrouver William Chérino à la barre, toujours, habité par ses passions, ses coups de folies.
Des heures durant, il peut vous raconter les aventures du Soliman, son précédent voilier, déniché à Aigues-Mortes sur un rond-point entre deux pots de fleurs. Il l'a remis à flots après de multiples péripéties et transformé en école de mer pour les gamins de l'Hérault. Mais William Chérino n'a jamais oublié le Tarzan. La goélette, née en 1950 dans un chantier naval de Sfax, a toujours navigué dans les pensées de ce Sétois de coeur, dont la famille s'est fait un nom avec une spécialité 100 % locale (La tielle cettoise, chez David, rue Bousquet)... « Je suis sûr d'avoir joué dessus quand j'étais gamin mais la vraie rencontre a eu lieu en 1981. A l'époque, je travaillais à Paris quand des copains m'ont appelé. Ils savaient que j'avais toujours été amoureux de ce bateau. Il était à vendre.
Deux mois plus tard, quand je suis arrivé à Sète, il avait déjà été racheté. Je l'ai retrouvé à Port la Nouvelle, son nouveau propriétaire l'avait transformé en bateau de plaisance. » Fin de l'histoire ? Loin de là. Pendant un quart de siècle, William Chérino a suivi l'itinéraire du Tarzan, renseigné par quelques copains marins qui, de port en port, suivaient l'affaire. Et fatalement, quand le bateau s'est retrouvé orphelin, William Chérino a lâché , pour un temps, ses gîtes cévenols pour goûter à nouveau à l'air marin. « Du jour au lendemain, je n'ai plus pensé qu'à ça », reconnaît-il. Des projets, pour le Tarzan, il en à déjà cent, mille peut-être. On peut lui faire confiance. Mais c'est avant tout aux gens d'ici qu'il veut offrir ce cadeau flottant.
« Dans l'après-midi qui a suivi notre arrivée à Sète, trente personnes étaient déjà venues voir le Tarzan . Ils avaient navigué dessus, se souvenaient d'un oncle, d'un frère ou d'un cousin qui y fut marin. C'est à eux désormais d'écrire l'histoire du Tarzan ; ça leur appartient. » Il va les accueillir, ces Sétois d'hier et d'aujourd'hui qui ont conservé dans leur coeur le souvenir de ce deux mâts pas comme les autres. « Je veux qu'il devienne un monument historique ». Pour que cette mémoire jamais ne sombre.